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24 janvier 2024

L’Appel de Janvier

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Aux acteurs politiques, économiques, intellectuels et religieux.

ÇA SUFFIT !!!

Un vent de Janvier, comme en 1946 il y a 78 ans, semble vouloir souffler sur Haïti pour un meilleur avenir ou pour le pire ; mais dans ce désert d’incivisme de l’Haïti d’aujourd’hui, les acteurs ne sont pas de même calibre et il y a un très lourd déficit de patriotisme et de compétences. Je constate avec amertume que la société haïtienne est en déperdition. L’État, la famille, l’école et même les cultes ont perdu l’essence de la mystique du sacré. L’égrégore haïtien se désintègre-t-il pour s’altérer ?

SITUATION POLITIQUE INÉDITE

A l’assassinat du Président Jovenel Moïse, les trois pouvoirs d’État se sont effondrés sous le poids lénifiant des structures désuètes d’un système incapable de maintenir l’ordre public ni de se reproduire par les élections habituelles.

Le grand banditisme a cédé la place à un terrorisme interne d’aigrefins sans motivation politique au service de politiciens et d’affairistes, le cas échéant. Haïti n’étant producteur ni d’armes ni de stupéfiants, un commerce international illicite est alimenté par de puissants cartels. Et le terrain est favorable aux tenants des idéaux fascistes et aux fondamentalistes de tout poil qui voudraient déstabiliser le continent américain à travers la sous-région caribéenne. La crise haïtienne s’internationalise peut-être selon les grands enjeux politiques et économiques intercontinentaux tandis que les acteurs haïtiens se battent pour l’usufruit d’un pouvoir réduit en peau de chagrin.

Visiblement les forces de sécurité nationales n’ont pas les moyens matériels de vaincre les terroristes ; de plus, certains officiers et policiers sont en intelligence avec les malfrats. D’où la réticence des partenaires internationaux à nous fournir de grosses armes létales avec les engins nécessaires.

Du côté politique, les cabinets ministériels successifs en charge de la GOUVER-NANCE de l’État n’ont pas pu apporter aucune solution aux problèmes de sécurité, de vie chère ni offrir le service public minimum. Toutes les couches sociales payent 1 au prix fort l’inefficacité des instances étatiques qui sont dans une léthargie déconcertante.

Les deux accords paraphés par divers groupes de la société avec le Premier Ministre sont restés lettre morte. Les pourparlers entre la coalition gouvernementale et les signataires de la Déclaration de Kingston, sous les auspices des Éminentes Personnalités de la CARICOM, n’ont jamais abouti à des NÉGOCIATIONS pour sceller une Entente Nationale.

La Force Louverturienne Réformiste est toujours restée au milieu des deux camps qui se rejettent les responsabilités au grand dam des femmes violées, des enfants martyrisés, des vieillards torturés, des paysans et professionnels grugés, des investisseurs décapitalisés, des masses populaires appauvries et une diaspora interdite de fait de rentrer librement sur le sol natal. Il manque à nous tous qui sommes sur la scène, un peu d’humilité et de commisération face à la détresse du peuple haïtien. QUE FAIRE AUJOURD’HUI ? Il est d’une nécessité absolue de libérer la population de la terreur des gangs par la création d’une Unité Spéciale Mixte Anti Terroriste (USMAT) avec une coopération militaire et policière agissante, le renforcement de la Force Publique et la construction d’une grande Agence Nationale de Renseignements et d’Intelligence.

Il faudra donc livrer une bataille assidue contre les corrompus de la classe politique et de la société civile, les contrebandiers et les professionnels de la violence, les trafiquants de drogue et d’organes et aussi contre les éternels dilapidateurs des fonds publics. La population haïtienne est tellement fatiguée qu’elle serait prête à partir à l’aventure avec les Robin des Bois offrant un paradis à naître à la Saint-Glinglin.

La République Haïtienne est trop sacrée pour la livrer à la fanfaronnade des apprentis dictateurs et à l’appétit glouton des nostalgiques des régimes totalitaires civilo-militaires. Leur seule religion est le saccage des caisses de l’État et le pillage des ressources du pays. Tous les seigneurs de guerre et les groupes assoiffés de pouvoir ne jurent que par une mobilisation populaire pour arriver à leur fin. Depuis 1986 le peuple est dans la rue pour manifester. Qu’a-t-il bénéficié de tous ces combats qui ont engendré de nouveaux millionnaires ?

Les temps de « Koupe tèt boule kay, Mache pran yo, Makout pa ladann, Operasyon balewouze, JPP, Lavalas se chimè, GNB, Operasyon fè koupe fè, Peyi lòk » sont ré-volus. Ce sont nombre de ces mouvements politiques qui nous ont légués les gangs qui maintenant détruisent Haïti ; un héritage des « zenglendo, brasa wouj, atache, grenn sonnen, lame kanibal, lame wouj, domi lan bwa, ti manchèt, kokorat, lame wòz, lepolis, fantom 509 etc… Le sang du peuple a assez coulé. Des anonymes em-brigadés servent de chair à canon pendant que leurs chefs enflamment les médias et réseaux sociaux.

La mort est devenue la seule alternative pour de millions de compatriotes. Le délit de la « non-assistance à personne en danger » est un vain mot en Haïti.

Ça suffit ! Sètase !

Le moment est venu d’être réaliste et pragmatique. Tout le monde n’est pas fait pour être Toussaint Louverture ou Jean-Jacques Dessalines ni Moïse ou Emmanuel. Il ne faut pas mentir à la population. Le redressement de la situation et la reconstruction du pays ne seront pas faciles sans la convergence des esprits éclairés de l’intérieur et de la diaspora. Actuellement, il n’existe aucun Plan National de Développement adopté ni aucune Feuille de Route concertée de sortie de crise. Chaque chapelle égrène son chapelet et pense que sa prière est la meilleure.

C’est pourquoi, j’en appelle à la SOLIDARITÉ des rescapés que nous sommes pour remplir notre devoir envers la Patrie. Il n’y a aucun pouvoir à prendre mais un pays à sauver. Saisissons l’opportunité du malheur pour refaire le geste de Dessalines et de Pétion. Et dans la stratégie louverturienne, un NEW DEAL s’impose dans l’immédiat entre haïtiens, haïtiennes de bonne volonté pour une sortie de crise par une NOUVELLE GOUVERNANCE capable de mener la barque nationale pour faire échec aux projets mafieux des bandits des rues et de salons. Et pourquoi ne pas négocier aussi avec l’international l’adoption d’un Plan Marshall pour la reconstruction du pays …

Les grandes Réformes Révolutionnaires, constitutionnelles et stratégiques à opérer rapidement avec un Gouvernement d’Union Nationale décrétant in liminae litis « l’ÉTAT D’EXCEPTION », conduiront à rétablir la paix, à secourir les masses urbaines et rurales, à reconstruire les institutions démocratiques et l’économie nationale jusqu’au choix populaire d’une nouvelle équipe devant mener la vraie TRANSITION à l’établissement d’un État de Droit avec l’Ordre Républicain et la Justice Sociale.

Si la majorité silencieuse et les forces saines de la Nation se croisent les bras, se laissant intimider par les chants des sirènes, dans un tout proche futur, l’on acculera le peuple à choisir entre la peste et le choléra.

Ne pas se décider à prendre courageusement les décisions qui s’imposent quand son pays est en danger, c’est une décision grave et lâche.

Pour un engagement patriotique au service de la Nation, la Force Louverturienne Réformiste est prête. Et Vous ?

Ensemble, Maintenant !

Haïti, ce 23 Janvier 2024

Dr. Emmanuel Ménard

Président de la Force Louverturienne Réformiste

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